Catégorie : Chapitre 10

  • Le congrès de Bologne: le mouvement sans débouchés

    Dans les mois qui suiv­ent, les par­tis de la majorité gou­verne­men­tale s’accordent pour pub­li­er une série de décrets relat­ifs à l’ordre pub­lic, qui dur­cis­sent la loi Reale – déjà réac­tion­naire – et restreignent encore les lib­ertés. En out­re, des pris­ons spé­ciales sont insti­tuées à l’usage des détenus poli­tiques et des détenus de « droit com­mun » con­sid­érés…

  • Le noir mois de mai

    Après le temps de la furieuse révolte, le mou­ve­ment se retrou­ve lour­de­ment per­sé­cuté par la répres­sion poli­cière et judi­ci­aire, crim­i­nal­isé par la presse offi­cielle et les « con­damna­tions unanimes » des forces poli­tiques insti­tu­tion­nelles. Mais ce qui com­mence à peser de manière très néga­tive dans le mou­ve­ment, ce sont les dif­férents juge­ments émis suite au bilan des…

  • Franco Tommei et Paolo Pozzi: ces coups de feu qui tuèrent le mouvement à Milan

    Cet arti­cle est une pho­togra­phie floue et un peu bougée. Ou mieux: un auto­por­trait instan­ta­né des derniers jours de mou­ve­ment à Milan. Ce mou­ve­ment des Cir­coli pro­le­tari gio­vanili, con­tre le tra­vail au noir, pour de nou­veaux espaces de socia­bil­ité, qui avait dévelop­pé en 1975 et 1976 des formes organ­isées. En 1977, il est déjà der­rière…

  • Lanfranco Caminiti: l’autonomie méridionale, territoire d’ombres, luttes solaires

    La crise des groupes extra­parlemen­taires, au milieu des années 1970, oblig­eait à repenser la ques­tion mérid­ionale . Si les groupes les plus atten­tifs aux réal­ités du tra­vail ouvri­er avaient regardé la con­sti­tu­tion des pôles indus­triels (à Gela, Milaz­zo, Pri­o­lo, Taran­to, Por­to Tor­res) comme les lieux pos­si­bles d’une con­science révo­lu­tion­naire, les groupes marx­istes-lénin­istes s’intéressaient surtout à…

  • Lucia Martini et Oreste Scalzone: phénomènes de lutte armée dans le ­mouvement et à ses marges

    Le « 68 des ouvri­ers », c’est le tri­om­phe de la vie irré­ductible à l’économie et aux règles compt­a­bles. C’est là que com­mence à se man­i­fester une très forte demande de trans­for­ma­tions sociales, sans qu’aucun débouché lui soit don­né. À ce moment-là, dans les cul­tures du mou­ve­ment, « nous voulons tout » c’était l’exigence de tout le pou­voir, le…

  • Les journées de mars

    Le 11 mars au matin, à Bologne, Comu­nione e lib­er­azione tient une assem­blée à l’Institut d’anatomie de l’université . Env­i­ron 400 per­son­nes sont présentes. Cinq étu­di­ants en Médecine, con­nus pour faire par­tie du mou­ve­ment, se présen­tent à l’entrée de l’amphi. Le ser­vice d’ordre des catholiques les malmène et les jette dehors. La nou­velle se répand,…

  • Vers l’affrontement

    À la fin du mois de févri­er, le mou­ve­ment s’est éten­du dans toute l’Italie, il a gag­né jusqu’aux petites villes de province. De très nom­breux lycées sont occupés, ou en état d’agitation per­ma­nente. On s’y essaie à des formes d’« auto­ges­tion », c’est-à-dire qu’on y expéri­mente un appren­tis­sage col­lec­tif sur les ques­tions qui intéressent le mou­ve­ment. À…

  • Lama chassé de l’université: témoignages

    Un camarade du mouvement. Je garde un très sale sou­venir de la journée où Lama a été chas­sé de l’université. Une image est restée gravée dans mon esprit: pen­dant la déban­dade du ser­vice d’ordre du PCI, un cama­rade du mou­ve­ment qui tenait un marteau à la main a com­mencé à courir après un type du…

  • Un étrange mouvement d’étranges étudiants

    Le 3 décem­bre 1976 le min­istre de l’Éducation nationale, Fran­co Maria Mal­fat­ti, pub­lie une cir­cu­laire inter­dis­ant aux étu­di­ants de se présen­ter à plusieurs exa­m­ens dans la même dis­ci­pline, met­tant un terme de fait à la libéral­i­sa­tion des cur­sus dis­ci­plinaires qui avait cours depuis 1968. Cette ini­tia­tive est très vite perçue par les étu­di­ants des uni­ver­sités…

  • L’année frontière

    « Quand l’extraordinaire devient quo­ti­di­en, c’est qu’il y a la Révo­lu­tion . » Cette maxime du « Che » reflète bien l’état d’esprit des pro­tag­o­nistes du mou­ve­ment de 1977, l’année de la grande révolte. L’année la plus occultée aus­si, la plus refoulée. Ce refoule­ment, qui dure depuis main­tenant dix ans , témoigne de la peur du pou­voir…

  • L’automne des Circoli

    À l’automne, alors que les cer­cles sont en crise, le Movi­men­to dei lavo­ra­tori per il social­is­mo (la forme-par­ti de l’ex-Movimento stu­den­tesco de la Statale de Milan) décide de trans­former ses Comi­tati antifascisti di quartieri en « Cir­coli gio­vanili ». Cette opéra­tion sus­cite beau­coup de per­plex­ité, car nul n’ignore que le MLS affiche des posi­tions philostal­in­i­ennes très hos­tiles…

  • Parco Lambro: la fin de l’idéologie de la fête

    À l’approche de l’été 1976, le ren­dez-vous his­torique du fes­ti­val de Par­co Lam­bro est de nou­veau à l’ordre du jour du mou­ve­ment milanais. Re Nudo, qui l’organise depuis des années, se coor­donne avec les anar­chistes, Lot­ta con­tin­ua et les autonomes pour assur­er ce qui, selon les prévi­sions, s’annonce comme la gigan­tesque ren­con­tre de dizaines de…

  • Des bancs publics aux centres sociaux

    Les pre­miers événe­ments survi­en­nent à Milan en 1975–76. De larges parts de la jeunesse des loin­taines périphéries de la métro­pole inven­tent spon­tané­ment des formes inédites d’agrégation, à par­tir de la cri­tique de la mis­ère de leur quo­ti­di­en: la con­di­tion d’étudiants pour cer­tains, celle de chômeurs pour d’autres, celle d’ouvriers pré­caires et sous-payés pour la plu­part.…