Aldo Bonomi: La contre-information

On ne peut pas par­ler des années 1970 sans avoir à l’esprit que, dans un moment his­torique de rup­ture, un cer­tain nom­bre de cama­rades en sont arrivés à la con­vic­tion que s’occuper de com­mu­ni­ca­tion était déjà en soi un pro­jet. Cela sig­nifi­ait com­mu­ni­quer un imag­i­naire, faire de la pro­pa­gande à l’intérieur des proces­sus de trans­for­ma­tion en acte.

Évidem­ment ce pro­jet tirait sa légitim­ité d’une réal­ité sociale qui, à ce moment-là, tra­vail­lait essen­tielle­ment à faire sauter le mécan­isme de sélec­tion et d’accès au pou­voir resté aux mains des struc­tures bureau­cra­tiques des par­tis. Voilà l’axe autour duquel on com­mença à pro­duire de l’information: un pro­jet d’explosion pro­téi­forme des lan­gages et des com­porte­ments qui cher­chait à faire sauter les médi­a­tions et à com­mu­ni­quer ses pro­pres expéri­ences, en refu­sant le mécan­isme de la représen­ta­tion. Il s’agissait de s’approprier la com­mu­ni­ca­tion, pour com­mu­ni­quer les besoins, les désirs, et surtout les désirs de trans­for­ma­tion.

Le mécan­isme de la com­mu­ni­ca­tion qui se con­sti­tua à ce moment était lié à un pro­jet poli­tique qui entendait que cha­cun puisse compter directe­ment comme sujet. Si on n’a pas ce con­texte à l’esprit, on ne peut pas com­pren­dre la plu­ral­ité des voix, on ne peut pas com­pren­dre l’extrême par­cel­li­sa­tion, des revues nées après 1973.

Le lan­gage de la con­tre-infor­ma­tion n’est pas l’unique lan­gage: il est un par­mi les nom­breux lan­gages et il est d’abord une réponse à la bru­tal­ité du pou­voir. Le mécan­isme de la con­tre-infor­ma­tion se fonde avant tout sur l’auto-représentation. Cela sig­ni­fie que dans le proces­sus de trans­for­ma­tion en acte, la demande de pou­voir ne passe pas par les lieux insti­tu­tion­nels à qui il est habituelle­ment délégué.

Au début, le mécan­isme de la con­tre-infor­ma­tion (qui naît de la ter­ri­ble et trag­ique ques­tion des mas­sacres fas­cistes) est fon­da­men­tale­ment le suiv­ant: iden­ti­fi­er les enne­mis, dire qui ils sont, don­ner à voir leurs méfaits, c’est-à-dire par exem­ple dénon­cer les col­lu­sions entre l’État et les fas­cistes, dénon­cer les infamies, crier la vérité dans et con­tre une cam­pagne poli­tique plus large.

Le livre La strage di Sta­to

1 L’État mas­sacre, op. cit

, qui paraît parce qu’un groupe de cama­rades romains et milanais décide de s’auto-représenter, est un moment emblé­ma­tique de cette nou­velle façon de pren­dre posi­tion. Ce livre sera util­isé par toutes les organ­i­sa­tions poli­tiques qui por­tent un désir de trans­for­ma­tion: les organ­i­sa­tions extra-par­lemen­taires mais aus­si le PCI et le PSI. Il suf­fit de regarder les numéros de L’Unità et d’Avan­ti! en 1969–70 pour se ren­dre compte que la plu­part des arti­cles qui trait­ent des mas­sacres fas­cistes font référence à une pro­duc­tion cul­turelle et d’information qui se situe hors du sys­tème des par­tis. Car il ne s’agit pas unique­ment de ce livre: pen­dant ces deux années, les groupes de con­tre-infor­ma­tion se dif­fusent dans toute l’Italie et pro­duisent une infor­ma­tion dif­férente con­tre le pou­voir, de manière informelle et non cen­tral­isée.

Durant cette phase, la con­tre-infor­ma­tion se con­cen­tre sur l’ennemi: c’est une don­née très impor­tante, parce que con­cen­tr­er ses efforts sur un enne­mi favorise l’unité. À par­tir de là, les jour­nal­istes démoc­ra­tiques qui écrivaient dans L’Unità, dans Avan­ti! ou dans Il Giorno fai­saient de la con­tre-infor­ma­tion au même titre que des cama­rades qui entreront ensuite dans la rédac­tion de revues comme Con­troin­for­mazione

2 Con­troin­for­mazione a pub­lié 27 numéros de 1973 à 1984, tirés à 10 000 exem­plaires. Cette revue se dis­tin­guait par son vol­ume (plus d’une cen­taine de pages) et son souci du graphisme. Se voulant un instru­ment de doc­u­men­ta­tion des avant-gardes du mou­ve­ment, elle n’est la revue d’aucun groupe par­ti­c­uli­er et priv­ilégie le point de vue des pro­tag­o­nistes des luttes. Son numéro zéro sera prin­ci­pale­ment con­sacré au mou­ve­ment de 1973 à la FIAT. À la dif­férence de nom­breux titres mil­i­tants, la revue con­sacr­era une part impor­tante de ses pages aux mou­ve­ments de lutte armée, en pub­liant doc­u­ments et com­mu­niqués des dif­férents groupes, des BR à Pri­ma Lin­ea, en pas­sant par la RAF. Sur cette revue voir Ser­gio Bianchi, Lan­fran­co Camini­ti (dir.), Gli Autono­mi, vol. 3, op. cit. L’auteur de ce texte a été mem­bre de la rédac­tion de la revue.

.

Beau­coup de ceux qui avaient par­ticipé à la nais­sance de la revue Contro­informazione ont fini en prison, et il est arrivé bien sou­vent que les mag­is­trats qui les ont inter­rogés aient fait, eux aus­si, des années avant, de la con­tre-infor­ma­tion. Et cette prox­im­ité cul­turelle a per­mis à bon nom­bre de mag­is­trats d’exercer par la suite une logique répres­sive aus­si effi­cace que rad­i­cale.

À un cer­tain moment, dans l’histoire de la con­tre-infor­ma­tion, appa­raît le prob­lème de la con­tra­dic­tion de la vérité. Le mécan­isme uni­fi­ca­teur repo­sait sur la recherche de la vérité: on enquê­tait sur l’ennemi, on com­mu­ni­quait le résul­tat de ces enquêtes au mou­ve­ment en lui four­nissant des objec­tifs et des mots d’ordre. Ce mécan­isme s’enraye à un moment bien pré­cis, au moment où la vérité ne peut plus se racon­ter.

Il y a un moment his­torique en Ital­ie, où des secteurs du mou­ve­ment opèrent des choix rad­i­caux, pour lesquels le mécan­isme de la vérité ne fonc­tionne plus. Le braquage de la « bande du 22 octo­bre » (le terme de « bande » appar­tient à la presse offi­cielle) provoque une scis­sion sans équiv­oque

3 Le groupe 22 otto­bre est un groupe armé act­if à Gênes entre 1969 et 1971 (atten­tats con­tre le siège du PSU, le con­sulat améri­cain, un dépôt IGNIS, une raf­finer­ie pétrolière, enlève­ment avec demande de rançon…). En mars 1971, au cours d’un braquage, Mario Rossi abat Alessan­dro Floris qui trans­portait des fonds de l’IACP (l’office du loge­ment social) et ten­tait de s’opposer à sa fuite. Les clichés d’un pho­tographe ama­teur per­me­t­tent d’identifier le tireur et son com­plice, don­nant à l’événement un grand reten­tisse­ment médi­a­tique. Mario Rossi est con­damné à la prison à vie en 1973. D’autres mem­bres du groupe sont arrêtés, cer­tains rejoignent les GAP de Fel­trinel­li. L’enquête fera appa­raître que « ces ouvri­ers plus ou moins jeunes, dock­ers, marins, sont presque tous passés par le Par­ti com­mu­niste […] et, réal­ité tout aus­si embar­ras­sante, que l’on compte par­mi eux d’anciens Par­ti­sans », Pao­lo Piano, La ban­da 22 otto­bre, Agli albori del­la lot­ta arma­ta, DeriveAp­pro­di, 2008. Les mil­i­tants du 22 otto­bre fer­ont par­tie des détenus dont les Brigades rouges exigeront la libéra­tion en 1974 lors de l’enlèvement du juge Sos­si, et en 1978, pen­dant la séques­tra­tion d’Aldo Moro

: la com­posante « démoc­ra­tique » au sein de l’activité de con­tre-infor­ma­tion invente un hypothé­tique passé fas­ciste à Mario Rossi, parce que c’était la seule expli­ca­tion com­pat­i­ble avec le mécan­isme de la vérité qui avait jusque-là tenu tout le monde ensem­ble. À l’inverse, les mil­i­tants qui se revendiquent du mou­ve­ment savent fort bien que le braquage de la « bande du 22 octo­bre » est un moment de bas­cule, un saut vers un proces­sus poli­tique d’un autre ordre.

La sit­u­a­tion s’accélère lorsque le cadavre de Gian­gia­co­mo Fel­trinel­li est retrou­vé à Seg­rate, sous un pylône élec­trique. D’un côté, on invoque la CIA, parce qu’on est inca­pable de com­pren­dre autrement ce qui s’est passé, tan­dis que de l’autre, Potere operaio titre: « Un révo­lu­tion­naire est tombé. » C’est là qu’on s’aperçoit véri­ta­ble­ment que la con­tra­dic­tion de la vérité est révolue. À par­tir de ce moment, le mécan­isme de la con­tre-infor­ma­tion n’est plus uni­fi­ca­teur, il pro­duit au con­traire de la sépa­ra­tion.

Après 1973, la com­mu­ni­ca­tion et la con­tre-infor­ma­tion emprun­tent des chemins séparés. Au cours des années 1973–75, la posi­tion marx­iste-lénin­iste devient cul­turelle­ment hégé­monique au sein du mou­ve­ment. Par con­séquent, le mécan­isme de la com­mu­ni­ca­tion devient la cour­roie de trans­mis­sion des micro-par­tis, qui ne pro­duisent plus guère que des cer­ti­tudes idéologiques à l’usage de leurs pro­pres mil­i­tants. C’est le moment où appa­rais­sent les jour­naux d’organisation: Lot­ta con­tin­ua, Potere operaio, Il Quo­tid­i­ano dei lavo­ra­tori, etc. Ce qui car­ac­térise ces jour­naux, ce n’est pas l’auto-représentation, mais la com­mu­ni­ca­tion d’un imag­i­naire rigide de la révo­lu­tion. Pen­dant trois ans, la ques­tion devient: « qu’est-ce qui se passe au coin de la rue? », et la réponse, c’est qu’au coin de la rue, il y a la cer­ti­tude de la révo­lu­tion.

Avec le « par­ti de Mirafiori » une large com­posante du mou­ve­ment pose le prob­lème du pou­voir, le prob­lème de la rad­i­cal­i­sa­tion max­i­male des choix pour l’obtenir. Ici se pose la ques­tion du rap­port entre com­mu­ni­ca­tion et lutte armée. La lutte armée est la forme la plus rad­i­cale de néga­tion de la com­mu­ni­ca­tion, au sens où elle dénie toute légitim­ité à tous les instru­ments de créa­tion du con­sen­sus, et où elle entend obtenir par effrac­tion, par des moments de recours à la force, ce qu’elle ne croit pas pou­voir obtenir par des opéra­tions de con­struc­tion du con­sen­sus.

Toute­fois, entre l’aire de la lutte armée et celle de la con­tre-infor­ma­tion, il y a cer­taine­ment un rap­port, une con­tiguïté – ce qui ne sig­ni­fie pas que la con­tre-infor­ma­tion soit interne au proces­sus de la lutte armée

4 Le pre­mier édi­to­r­i­al de Con­troin­for­mazione affir­mait : « Les avant-gardes de la classe ouvrière ont com­pris, comme il en sera ques­tion dans ce numéro, la direc­tion du pro­jet cap­i­tal­iste : cela leur a servi à hauss­er le tir. Les pre­mières grandes expéri­ences de la lutte mil­i­tante démon­trent la con­science de l’opération cap­i­tal­iste en acte et de son car­ac­tère ter­ror­iste et décisif, mais – en même temps – elles sont aus­si une indi­ca­tion poli­tique pré­cise. Aujourd’hui, il est néces­saire […] de con­stru­ire une unité poli­tique de la classe et du pro­lé­tari­at con­tre le pro­jet de com­pro­mis his­torique et de l’État autori­taire et cor­po­ratif », cité dans Ser­gio Bianchi, Lan­fran­co Camini­ti (dir.), Gli Autono­mi, vol. 3, op. cit

. La phase dans laque­lle naît la revue Con­troin­for­mazione est, comme je le dis­ais, celle où éclate le prob­lème de la con­tra­dic­tion de la vérité. Cette con­tra­dic­tion se réper­cute presque immé­di­ate­ment au sein de la rédac­tion de la revue, qui se com­pose d’un groupe de mil­i­tants se référant au proces­sus de trans­for­ma­tion en actes et d’un groupe for­mé à l’expérience clas­sique de la con­tre-infor­ma­tion. Après le pre­mier numéro, la sec­onde com­posante se retire. Les posi­tions poli­tiques dif­fèrent quant au rôle de la con­tre-infor­ma­tion, entre ceux qui pen­saient que la con­tre-infor­ma­tion devait avoir pour fin ultime la trans­for­ma­tion des mécan­ismes insti­tu­tion­nels, et ceux qui pen­saient au con­traire que la con­tre-infor­ma­tion devait se tenir au plus près des mécan­ismes rad­i­caux de classe qui s’étaient créés ces années-là.

Pen­dant cette péri­ode, la con­tra­dic­tion de la vérité tra­verse hor­i­zon­tale­ment le mou­ve­ment, comme elle tra­verse l’ensemble des forces poli­tiques. Le rap­port à la lutte armée devient un rap­port de con­tiguïté, ce qui fait que la con­tre-infor­ma­tion con­siste essen­tielle­ment à par­ler de la lutte armée: puisqu’une com­posante du mou­ve­ment a pris cette direc­tion, il est juste que l’on en par­le, que l’on en pub­lie les textes et qu’on essaie de com­pren­dre ce proces­sus.

Cette con­tiguïté avec l’expérience de la lutte armée amèn­era la con­tre-infor­ma­tion à se tourn­er vers l’univers car­céral. On com­mence à s’occuper de cette ques­tion en 1975–76, en suiv­ant le par­cours de ceux qui ont choisi la voie de la plus grande rad­i­cal­ité et ont fini en prison. La con­tre-infor­ma­tion devient une dénon­ci­a­tion. Le dan­ger a été ensuite de réduire un mou­ve­ment très com­plexe, plein de poten­tial­ités, à une cul­ture de ghet­to.

Le mou­ve­ment de 77 fut par la suite un moment d’intense pro­duc­tion poli­tique et cul­turelle. L’enjeu était alors de recon­naître la mul­ti­plic­ité des lan­gages qui, dans leur diver­sité, tendaient à cass­er le mécan­isme de délé­ga­tion de pou­voir inscrit dans la struc­ture bureau­cra­tique des par­tis. Mais l’erreur fatale qui a été com­mise a été de priv­ilégi­er les moments de réduc­tion de la com­plex­ité, plutôt que le moment de son ampli­fi­ca­tion. À par­tir de 77, la con­tre-infor­ma­tion est dev­enue un fac­teur de sim­pli­fi­ca­tion: elle ne parvient plus à saisir la com­plex­ité du mou­ve­ment réel.

dans ce chapitre« L’autre édi­tion, l’autre com­mu­ni­ca­tionVin­cen­zo Sparagna: L’aventure du Male »
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    L’État mas­sacre, op. cit
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    Con­troin­for­mazione a pub­lié 27 numéros de 1973 à 1984, tirés à 10 000 exem­plaires. Cette revue se dis­tin­guait par son vol­ume (plus d’une cen­taine de pages) et son souci du graphisme. Se voulant un instru­ment de doc­u­men­ta­tion des avant-gardes du mou­ve­ment, elle n’est la revue d’aucun groupe par­ti­c­uli­er et priv­ilégie le point de vue des pro­tag­o­nistes des luttes. Son numéro zéro sera prin­ci­pale­ment con­sacré au mou­ve­ment de 1973 à la FIAT. À la dif­férence de nom­breux titres mil­i­tants, la revue con­sacr­era une part impor­tante de ses pages aux mou­ve­ments de lutte armée, en pub­liant doc­u­ments et com­mu­niqués des dif­férents groupes, des BR à Pri­ma Lin­ea, en pas­sant par la RAF. Sur cette revue voir Ser­gio Bianchi, Lan­fran­co Camini­ti (dir.), Gli Autono­mi, vol. 3, op. cit. L’auteur de ce texte a été mem­bre de la rédac­tion de la revue.
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    Le groupe 22 otto­bre est un groupe armé act­if à Gênes entre 1969 et 1971 (atten­tats con­tre le siège du PSU, le con­sulat améri­cain, un dépôt IGNIS, une raf­finer­ie pétrolière, enlève­ment avec demande de rançon…). En mars 1971, au cours d’un braquage, Mario Rossi abat Alessan­dro Floris qui trans­portait des fonds de l’IACP (l’office du loge­ment social) et ten­tait de s’opposer à sa fuite. Les clichés d’un pho­tographe ama­teur per­me­t­tent d’identifier le tireur et son com­plice, don­nant à l’événement un grand reten­tisse­ment médi­a­tique. Mario Rossi est con­damné à la prison à vie en 1973. D’autres mem­bres du groupe sont arrêtés, cer­tains rejoignent les GAP de Fel­trinel­li. L’enquête fera appa­raître que « ces ouvri­ers plus ou moins jeunes, dock­ers, marins, sont presque tous passés par le Par­ti com­mu­niste […] et, réal­ité tout aus­si embar­ras­sante, que l’on compte par­mi eux d’anciens Par­ti­sans », Pao­lo Piano, La ban­da 22 otto­bre, Agli albori del­la lot­ta arma­ta, DeriveAp­pro­di, 2008. Les mil­i­tants du 22 otto­bre fer­ont par­tie des détenus dont les Brigades rouges exigeront la libéra­tion en 1974 lors de l’enlèvement du juge Sos­si, et en 1978, pen­dant la séques­tra­tion d’Aldo Moro
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    Le pre­mier édi­to­r­i­al de Con­troin­for­mazione affir­mait : « Les avant-gardes de la classe ouvrière ont com­pris, comme il en sera ques­tion dans ce numéro, la direc­tion du pro­jet cap­i­tal­iste : cela leur a servi à hauss­er le tir. Les pre­mières grandes expéri­ences de la lutte mil­i­tante démon­trent la con­science de l’opération cap­i­tal­iste en acte et de son car­ac­tère ter­ror­iste et décisif, mais – en même temps – elles sont aus­si une indi­ca­tion poli­tique pré­cise. Aujourd’hui, il est néces­saire […] de con­stru­ire une unité poli­tique de la classe et du pro­lé­tari­at con­tre le pro­jet de com­pro­mis his­torique et de l’État autori­taire et cor­po­ratif », cité dans Ser­gio Bianchi, Lan­fran­co Camini­ti (dir.), Gli Autono­mi, vol. 3, op. cit