Andrea Valcarenghi: 1968, Milan magique

Ce texte est extrait d’Andrea Val­carenghi, Under­ground : a pug­no chiu­so !, Arcana,1973, rééd. N.d.A. Press, 2007

Mars 1968: à Milan, après une expul­sion vio­lente de la Statale occupée, les étu­di­ants se rassem­blent à l’Université catholique. Cette journée restera dans l’histoire sous le nom de « mas­sacre du largo Gemel­li ». Plus de 5000 étu­di­ants sont encer­clés par la police. La ten­sion est à son comble, l’organisation au point mort. Mais l’imagination est au pou­voir, et Capan­na le catholique s’empare du méga­phone: « Policiers, nous vous don­nons cinq min­utes pour vous dis­pers­er! »

Jamais nous n’avons pris autant de coups. Ou pour le dire autrement, la créa­tiv­ité et l’imagination ne vont pas tou­jours de pair avec la pré­pa­ra­tion mil­i­taire. Les mil­i­tants des dif­férents groupes marx­istes-lénin­istes ne rateront pas une si belle occa­sion de mar­gin­alis­er la Cat­toli­ca. Mais les luttes à l’université con­tin­u­ent, les campe­ments rouges aus­si.

Un jour, je traî­nais au pre­mier étage de la Statale, j’entre dans un amphi et je suis assail­li par une putain d’odeur. Je reste foudroyé.

C’est du haschich!

Je n’ai jamais su si ces mecs qui fumaient dans un coin étaient des étu­di­ants hip­pies ou des provo­ca­teurs du Spec­chio1 Revue heb­do­madaire fondée en 1958, qui fai­sait par­tie de la presse à scan­dale et con­ser­va­trice. Le fait est que toute une cam­pagne de diffama­tion est en train de se mon­ter à pro­pos de l’université qui serait dev­enue une infâme Baby­lone et je ne sais quelles autres cochon­ner­ies. Mais comme dit l’oncle Mao, « la bour­geoisie soulève de gross­es pier­res pour se les laiss­er retomber sur les pieds ». En réal­ité, la pro­pa­gande des jour­naux à scan­dale redonna force et vigueur aux occu­pa­tions: « […] après avoir brisé le cru­ci­fix qui ornait l’amphithéâtre, les deux maoïstes s’accouplèrent de manière obscène, envelop­pés dans un dra­peau rouge […]. » Joli non? Mal­heureuse­ment on s’accouplait peu, en dépit de la pro­pa­gande du Spec­chio et con­sorts. Dom­mage.

Des dra­peaux rouges en revanche il y en avait vrai­ment des palan­quées. Et du pain chaud aus­si, sur le piquet de grève à 7 heures du matin, quand on était crevés après une nuit de veille. Ce qui com­mençait à man­quer c’était une ligne poli­tique. Et c’est juste au moment où la sit­u­a­tion com­mence à se déliter, où les assem­blées se réduisent à deux ou trois cents affi­ciona­dos, qu’arrivent, fraîche­ment expul­sés de la Cat­toli­ca, les trois mous­que­taires qui vont réveiller tout ça: Pero, Spa­da et… Capan­na!

Pero ne se fait pas remar­quer, c’est avant tout un stratège; tout le con­traire de Spa­da qui avec sa grande écharpe rouge sem­ble fait pour présider les assem­blées. Mais c’est Capan­na, le beau ténébreux, qui avec son charisme naturel fait immé­di­ate­ment sen­sa­tion. Sa manière de par­ler « pro­lé­taire » bal­aye toutes les réserves et les préjugés qui pesaient sur « Mario le catholique ». Dès la pre­mière assem­blée à la Statale, il prend la parole et un mur­mure par­court le grand amphi: « C’est le croisé en exil. » Mais à la fin de son inter­ven­tion, ils sont deux mille, debout, à l’applaudir.

Le 8 juin, lors d’une réu­nion restreinte, le Mou­ve­ment étu­di­ant décide de faire le procès pub­lic du Cor­riere del­la Sera – coupable d’avoir orchestré une cam­pagne de diffama­tion con­tre les occu­pa­tions – et d’appeler ensuite à une man­i­fes­ta­tion dure. Cela se passe chez Mari­na Lavag­gi, il y a Falce martel­lo, le Pcd’I, le Mou­ve­ment étu­di­ant, le Sis­so avec son trip mil­i­tariste, une douzaine en tout. Il fal­lait décider des modal­ités de l’assaut […] et surtout il fal­lait chang­er de plan: l’attaque du Cor­riere […] avait été annon­cée publique­ment en assem­blée générale, et com­mu­niquée à la presse. Même le Gazzetino padano avait repris l’information. Nous avons donc opté pour un plan dif­férent, que nous avons tenu secret jusqu’au dernier moment. La police et le Cor­riere s’attendaient à la tra­di­tion­nelle méth­ode d’attaque: rassem­ble­ment, cortège, occu­pa­tion. Mais à l’heure où la direc­tion du Cor­riere se réu­nis­sait pour décider de la manière d’empêcher l’occupation, et où la Pré­fec­ture envoy­ait des télex pour deman­der des ren­forts, nous décid­ions de blo­quer les camion­nettes de livrai­son du jour­nal, on pas­sait à l’offensive. Pen­dant plusieurs jours, des cama­rades ont cir­culé carte en main aux alen­tours de la via Solferi­no pour repér­er les rues adja­centes au Cor­riere, les casernes, les chantiers de con­struc­tion dont on ferait des dépôts de pavés, le tra­jet des camion­nettes jusqu’à la gare Cen­trale et l’aéroport de Linate. Nous étions à l’aube de ce que les jour­naux allaient appel­er « la bataille de la via Solferi­no »: trois mille étu­di­ants con­tre cinq mille policiers.

Le meet­ing-procès dure deux heures, de 21h à 23h env­i­ron. La piaz­za Duo­mo est com­plète­ment bouclée par les cara­biniers et la police. Beau­coup pensent qu’il ne se passera plus rien, une bonne par­tie des 3000 man­i­fes­tants renonce à par­ticiper au cortège. Jusqu’au dernier moment, on ignore la déci­sion des grands chefs, mais finale­ment Mari­na laisse tomber la sen­tence atten­due: « Nous allons clouer le bec au Cor­riere del­la Sera! » Une colonne se forme et s’ébranle, on ne fait pas les fiers quand il faut pass­er entre deux rangées de cara­biniers ricanants et armés jusqu’aux dents. On marche en direc­tion de la via Solferi­no, la gorge nouée. Pour la pre­mière fois, les slo­gans sont rares et peu repris. La police aus­si s’en est aperçue et sur sa fréquence radio (cap­tée par un cama­rade), on entend: « Cen­tral, nous suiv­ons la man­i­fes­ta­tion, ils sem­blent indé­cis […] nous entrons main­tenant dans la via Turati […] ils sont dis­per­sés […] à dis­tance […] ».

En effet, il y a désor­mais qua­tre cortèges, dis­tants les uns des autres d’environ 200 mètres, et la police a inter­prété cette sépa­ra­tion comme un désac­cord poli­tique entre les man­i­fes­tants. En fait, au moment d’arriver sur le largo Treves, devant la via Solferi­no, un groupe s’engage dans la via Statu­to, deux autres se diri­gent vers la piaz­za San Mar­co et le largo La Fop­pa, le dernier s’arrête largo Treves. Tan­dis que la police exulte sur les ondes « […] ils se dis­persent, ils se dis­persent […] ils renon­cent à atta­quer » […] NOUS SOMMES EN TRAIN D’ENCERCLER le petit frère de Springer, le colosse alle­mand de l’information fal­si­fiée

2 Le groupe de presse d’Axel Springer, notam­ment pro­prié­taire du tabloïd Bild zeitung, avait mené une vio­lente cam­pagne con­tre le mou­ve­ment étu­di­ant alle­mand et ses lead­ers. Après l’attentat con­tre Rudi Dutschke en avril 1968, le mou­ve­ment avait attaqué le bâti­ment du groupe Springer et incendié ses camion­nettes de livrai­son

. Je fais par­tie du groupe qui passe par la via Statu­to et se déploie sur le largo La Fop­pa. Nous devions tout avoir à notre dis­po­si­tion: des chaînes pour attach­er les voitures au milieu de la rue, des fusées de détresse, des billes pour ralen­tir les charges de la police. Mais le fait est que mal­gré toute notre bonne volon­té nous ne sommes pas encore de vrais mil­i­taires.

Peu avant l’opération, Sara­ci­no s’est fait chop­er piaz­za Duo­mo avec une voiture pleine de matériel: essence et tout le reste. Cet imprévu prive par exem­ple notre groupe de fusées de détresse, et le groupe de la piaz­za San Mar­co se retrou­ve car­ré­ment sans chaînes pour mon­ter des bar­ri­cades […] ; ce sera le point faible de l’opération. À 23h30 une fusée tirée depuis le largo Treves explose dans le ciel: c’est le sig­nal. À cinq ou six, on com­mence à déplac­er les voitures au milieu de la rue. Il y en a un qui n’est pas au courant du plan, qui n’est pas d’accord, qui ne com­prend pas. Un crétin m’appelle par mon nom de famille. Mais rapi­de­ment, tout le monde s’y met. Alignés à vingt mètres, les cara­biniers ont l’air ahuris, mais ils n’interviennent pas. Un fonc­tion­naire en civ­il par­le dans une radio mobile, il réclame prob­a­ble­ment des instruc­tions. En quelques min­utes, la bar­ri­cade est ter­minée: cinq voitures enchaînées par le pare-chocs, et nous der­rière, en train de pré­par­er les bouteilles. Le mot d’ordre est de NE PAS tir­er sur les policiers. Les bouteilles doivent servir à incendi­er les bar­ri­cades pour retarder les charges de la police, cou­vrir notre fuite et nous laiss­er le temps de con­stru­ire plus loin une deux­ième bar­ri­cade avec d’autres voitures, et ain­si de suite. DE LA VIA SOLFERINO AU CENTRE, ON allait met­tre LA VILLE À FEU ET À SANG MAIS LE CORRIERE NE PARAÎTRAIT PAS. Voilà qu’ils char­gent: juste au moment où une estafette en mobylette nous annonce que tous les fronts de lutte sauf le nôtre ont été enfon­cés, on voit avancer les « caroubes

3 Les « car­ru­ba » sont un surnom des cara­binieri.

» qui font tourn­er leurs ban­doulières. Ils ne sont pas nom­breux, une cinquan­taine, c’est peut-être cela qui les a ren­dus hési­tants jusqu’ici. Une volée de pavés, sor­tis d’on ne sait où, part de der­rière la bar­ri­cade.

Vive la spon­tanéité de masse.

Nous gagnons ain­si au moins une dizaine de min­utes: les cara­biniers se replient, ils atten­dent les lacry­mogènes. Il est minu­it quand, sous une pluie de grenades lacry­mogènes, nous sommes con­traints d’abandonner la pre­mière bar­ri­cade en flammes. Les pre­miers policiers qui parvi­en­nent à con­tourn­er l’obstacle sont encore en zone enne­mie: le pre­mier pelo­ton glisse sur une mer de billes de verre répan­dues au sol. Ces trois ou qua­tre pré­cieuses min­utes sup­plé­men­taires sont suff­isantes pour con­stru­ire une deux­ième bar­ri­cade au croise­ment avec les boule­vards

4 À Milan, la cer­chia dei bas­tioni est un ensem­ble de boule­vards cir­cu­laires qui cor­re­spon­dent à l’enceinte espag­nole de la ville dont ils relient les dif­férentes portes.

. De nou­veau les autos enchaînées, et der­rière nous, un chantier de con­struc­tion avec tout ce qu’il faut. Nou­v­el effet de la créa­tiv­ité des mass­es: au moment où appa­rais­sent les pre­miers casques gris et verts, une salve de briques et d’autres objets du même acabit s’envole du chantier. Une estafette motorisée en prove­nance de la piaz­za del­la Repub­bli­ca nous annonce que le groupe « San Mar­co » est en dif­fi­culté par manque de muni­tions, tan­dis que le « via Mosco­va » s’est fait charg­er par l’arrière, qu’il a dévié par la via Brera et que, depuis le largo Treves, il s’est replié en éven­tail pour rejoin­dre finale­ment le cor­so Garibal­di. Il y a main­tenant six fronts: Solferi­no, Brera, San Mar­co, Mosco­va, Garibal­di, et via Leg­nano. Mais les bar­ri­cades et les affron­te­ments se mul­ti­plient sans trêve. La police ne sait plus où don­ner de la tête, ni com­ment les con­tenir. La défense du Cor­riere, si soigneuse­ment pré­parée, se révèle com­plète­ment inutile puisqu’il ne s’agit pas d’un assaut mais d’un encer­clement à dis­tance. Ruse de guerre! Dans les faits, la police et les cara­biniers qui ten­tent de percer l’encerclement sont con­traints à la défen­sive. Et les exem­plaires du Cor­riere del­la Sera sont déjà prêts, chargé sur des camion­nettes. Il est une heure trente: nous sommes en train de blo­quer l’édition du cen­tre de l’Italie. Bien sûr, cela ne pour­ra pas dur­er indéfin­i­ment, les colonnes de bleus qui sta­tion­naient sur la piaz­za Duo­mo con­ver­gent déjà dans notre direc­tion. Mais notre force c’est que nous agis­sons par petits groupes sur plusieurs fronts à la fois, tan­dis qu’eux se dépla­cent tous ensem­ble, et que bien sûr ils sont plus lents. Nous décou­vrons la guéril­la urbaine, la leçon du Mai français. La bataille dure presque cinq heures. Jusqu’à qua­tre heures du matin, nous avons tenu tête au batail­lon Pado­va et à la Troisième brigade d’intervention rapi­de d’Alessandria, les meilleurs en somme, les spé­cial­istes du cas­sage de gueule d’ouvriers.

Bien sûr, la vic­toire n’a pas été com­plète. Le Cor­riere del­la Sera, recou­vert par la direc­tion de bâch­es plas­tique anti-jet de pierre depuis la déc­la­ra­tion de guerre, est resté invi­o­lé. Et les jour­naux finiront par sor­tir à cinq heures du matin, dans des camion­nettes banal­isées (d’un coup de pein­ture sur l’inscription « Cor­riere del­la Sera ») et pour­tant aisé­ment repérables à leur inhab­ituelle escorte poli­cière. Mais nous avions réus­si à leur causer AU MOINS QUATRE HEURES DE RETARD. Nous allions pour­tant pay­er cher notre inex­péri­ence et notre imma­tu­rité: à l’aube, une fois les affron­te­ments ter­minés, des cama­rades, au lieu de ren­tr­er chez eux, sont restés traîn­er dans les par­ages, par curiosité. Une curiosité qui, comme le 11 mars 1972, fut ter­ri­ble­ment coû­teuse

5 Le 11 mars 1972, le siège du Cor­riere del­la Sera à Milan est de nou­veau pris d’assaut lors d’une man­i­fes­ta­tion à l’appel du Comité nation­al de lutte con­tre le mas­sacre d’État. À la suite d’affrontements avec la police, un pas­sant est tué par une grenade lacry­mogène tirée à hau­teur d’homme, on compte de nom­breux blessés, 90 per­son­nes sont arrêtées

. Entre 6 et 7 heures du matin, plus de 350 cama­rades furent arrêtés: ramassés dans les rues, attrapés dans les embouteil­lages, cueil­lis en pleine euphorie au rec­torat de la Statale. Nous n’en savions pas encore assez long, et il fau­dra atten­dre presque qua­tre ans pour que la leçon porte ses fruits: le 12 décem­bre 1972, après qua­tre heures d’affrontements, et pour la pre­mière fois, la police ne réus­sit à arrêter que dix-huit cama­rades6 Le 12 décem­bre 1972, une man­i­fes­ta­tion mar­que, comme tous les ans, le jour anniver­saire de l’attentat de la piaz­za Fontana.

Les jour­naux de droite? On est d’accord! Le lende­main dans la presse il y a un bor­del jamais vu. Les jour­naux mod­érés par­lent d’une man­i­fes­ta­tion étu­di­ante chargée par la police, les jour­naux de droite nous qual­i­fient d’étudiants extrémistes, prochi­nois, adeptes de la guéril­la urbaine. GUÉRILLA, ÉMEUTE, RÉVOLUTION. Voilà les mots justes! Les mod­érés, par con­tre, min­imisent. Des pier­res? Allons bon! Des fusées? Mais enfin, ce sont des gamins! Les mod­érés ne don­nent pas sat­is­fac­tion. Et nous, ça nous la fout mal.

« Les jour­naux de droite avec leur bêtise sont sou­vent nos meilleurs alliés » (Jer­ry Rubin).

La man­i­fes­ta­tion à la Scala

7 La Scala est l’opéra de Milan dont les ouver­tures de sai­son, chaque mois de décem­bre, sont fréquen­tées par la riche société milanaise. À par­tir de la man­i­fes­ta­tion du 7 décem­bre 1968, dont il est ques­tion ici, il devien­dra cou­tu­mi­er pour le mou­ve­ment de venir con­tester la cul­ture de l’apparat de cette insti­tu­tion. Voir aus­si chapitre 10 – L’automne des Cir­coli, p. 491 sqq

Il pleu­vait des cordes. On part de la Statale, env­i­ron soix­ante-dix, Mario en tête, tou­jours drapé dans sa cape noire. En arrivant piaz­za del­la Scala on se heurte à un bar­rage de flics, il y en a assez pour décourager même le fou furieux qui a osé atta­quer la police sur le largo Gemel­li. Tout cela se con­clut par un tir nour­ri d’œufs frais, et un dis­cours par­ti­c­ulière­ment enflam­mé de Capan­na, qui se tourne méga­phone en main vers les policiers immo­biles, en rang sous la pluie: « […] Vous vous deman­dez cer­taine­ment pourquoi nous sommes venus pro­test­er ici con­tre cette débauche de luxe, au mépris de la mis­ère dans laque­lle la plus grande par­tie du peu­ple ital­ien est en train de som­br­er. […] C’est parce que les étu­di­ants sont sol­idaires du pro­lé­tari­at qui souf­fre et qui tra­vaille. […] Mais à présent c’est à vous que nous posons la ques­tion, vous qui avez été arrachés à vos vil­lages, qui avez dû aban­don­ner la terre qui vous a vus naître pour aller servir un gou­verne­ment qui vous affame, vous à qui on donne aujourd’hui l’ordre de rester là, sous la pluie, devant ce tem­ple du luxe, pour pro­téger ces qua­tre putains cou­vertes de bijoux […] » On ne savait plus très bien si c’était la pluie qui mouil­lait les yeux et les joues de ces agents alignés là, à quelques pas de nous. Pour ma part, je n’ai pas le temps de me faire une idée: un offici­er des cara­biniers s’avance et nous intime l’ordre de par­tir. Capan­na sera inculpé pour inci­ta­tion à la rébel­lion.

dans ce chapitre« Des mess­es aux mass­es: les luttes à l’université catholiqueL’étudiant pro­lé­taire »
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    Revue heb­do­madaire fondée en 1958, qui fai­sait par­tie de la presse à scan­dale et con­ser­va­trice
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    Le groupe de presse d’Axel Springer, notam­ment pro­prié­taire du tabloïd Bild zeitung, avait mené une vio­lente cam­pagne con­tre le mou­ve­ment étu­di­ant alle­mand et ses lead­ers. Après l’attentat con­tre Rudi Dutschke en avril 1968, le mou­ve­ment avait attaqué le bâti­ment du groupe Springer et incendié ses camion­nettes de livrai­son
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    Les « car­ru­ba » sont un surnom des cara­binieri.
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    À Milan, la cer­chia dei bas­tioni est un ensem­ble de boule­vards cir­cu­laires qui cor­re­spon­dent à l’enceinte espag­nole de la ville dont ils relient les dif­férentes portes.
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    Le 11 mars 1972, le siège du Cor­riere del­la Sera à Milan est de nou­veau pris d’assaut lors d’une man­i­fes­ta­tion à l’appel du Comité nation­al de lutte con­tre le mas­sacre d’État. À la suite d’affrontements avec la police, un pas­sant est tué par une grenade lacry­mogène tirée à hau­teur d’homme, on compte de nom­breux blessés, 90 per­son­nes sont arrêtées
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    Le 12 décem­bre 1972, une man­i­fes­ta­tion mar­que, comme tous les ans, le jour anniver­saire de l’attentat de la piaz­za Fontana
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    La Scala est l’opéra de Milan dont les ouver­tures de sai­son, chaque mois de décem­bre, sont fréquen­tées par la riche société milanaise. À par­tir de la man­i­fes­ta­tion du 7 décem­bre 1968, dont il est ques­tion ici, il devien­dra cou­tu­mi­er pour le mou­ve­ment de venir con­tester la cul­ture de l’apparat de cette insti­tu­tion. Voir aus­si chapitre 10 – L’automne des Cir­coli, p. 491 sqq