Série : 4. De l'école de classe à l'anti-autoritarisme

  • Le développement industriel et le collège unique

    L’organisation de la sco­lar­ité était depuis tou­jours rigide­ment alignée sur un mod­èle social qui dres­sait des bar­rières étanch­es entre les fonc­tions et les class­es. Jusque dans les années 1950, le sec­ond degré (à l’issue de l’école élé­men­taire) était encore sub­di­visé en trois fil­ières: pro­fes­sion­nelle, com­mer­ciale et générale (col­lège et lycée). Cette sépa­ra­tion garan­tis­sait a pri­ori…

  • Le dissensus et les symboles de la révolte

    Si les années 1960 voient l’émergence d’un dis­sensus rad­i­cal, c’est aus­si grâce à une série de fac­teurs qui touchent l’ensemble du tis­su social. Les grandes migra­tions intérieures avaient trans­fig­uré les villes: dans Roc­co et ses frères (1960), Luchi­no Vis­con­ti avait magis­trale­ment mon­tré le drame de l’exode rur­al, en redonnant à la cul­ture paysanne du Sud…

  • Che Guevara: Le pas de la guérilla doit s’aligner sur celui du camarade le plus faible

    Le texte qui suit est com­posé de dif­férents écrits d’Ernesto Che Gue­vara dont les tra­duc­tions français­es ont été pub­liées par les édi­tions Maspero entre 1962 et 1972 et rééditées aux édi­tions La Décou­verte. Nous présen­tons ici une ver­sion légère­ment mod­i­fiée de ces tra­duc­tions. Qu’est-ce qu’un guérillero ? « L’armée de guéril­la, armée pop­u­laire par excel­lence, doit…

  • Don Milani: Lettre à une maîtresse d’école

    C’est dans un con­texte social chargé, qui dit son aspi­ra­tion à la démoc­ra­tie et à des change­ments pro­fonds, que paraît en 1966 la Let­tre à une maîtresse d’école . C’est un extra­or­di­naire petit prêtre qui l’a écrite, avec les gamins de sa paroisse à Bar­bi­ana del Mugel­lo, un petit vil­lage très pau­vre de l’Apennin toscan.…

  • Malaise dans l’école secondaire: l’affaire de la Zanzara

    Par ailleurs, la pro­duc­tion de richess­es au plan inter­na­tion­al est en pleine réces­sion, ce qui se réper­cute vio­lem­ment sur les pro­grammes nationaux de développe­ment. Tous ces fac­teurs mènent à une impasse. On don­nera à cette crise le nom de « con­jonc­ture », un terme suff­isam­ment vague pour con­stituer un excel­lent instru­ment de chan­tage face aux reven­di­ca­tions ouvrières.…

  • Franco Bolelli: La révolution culturelle de la musique

    « Pas besoin d’un Mon­sieur Météo pour savoir d’où vient le vent » chan­tait, il y a vingt ans, un poète guer­ri­er qui n’avait pas encore été domes­tiqué. À l’époque, pour dire les méta­mor­phoses du temps, il y avait la musique. Les années 1960 sont peut-être les dernières où la musique ait eu cette fonc­tion pré­moni­toire,…

  • La galaxie Gutenberg et le mouvement

    Dans l’Italie des années 1950, la « con­som­ma­tion » de livres était encore le priv­ilège presque exclusif des class­es moyennes supérieures. La poli­tique des maisons d’édition se fondait d’ailleurs elle-même sur des cal­culs plutôt pes­simistes: des tirages faibles, une nette prédilec­tion pour les clas­siques, anciens et con­tem­po­rains, etc. On visait en somme un lecteur cul­tivé assez tra­di­tion­nel.…

  • La crise des associations étudiantes traditionnelles

    Le cen­tre-gauche avait tout d’abord sus­cité de grandes espérances. « À par­tir d’aujourd’hui, cha­cun est plus libre » avait – non sans rai­son – titré Avan­ti!, le quo­ti­di­en du PSI, à la nais­sance de la coali­tion. En réal­ité, le con­texte social a pris beau­coup d’avance sur le cadre poli­tique: les ouvri­ers refusent le piège de l’équation « plus…

  • Le laboratoire de Trente et l’« Université négative »

    Il faut tout de même recon­naître que la volon­té des démoc­rates chré­tiens d’« ouvrir » aux social­istes le com­man­de­ment poli­tique et le gou­verne­ment n’était pas une stricte opéra­tion tac­tique, des­tinée à se garan­tir l’hégémonie des pou­voirs. La nais­sance du cen­tre-gauche avait aus­si été le résul­tat d’un rude con­flit à l’intérieur de la Démoc­ra­tie chré­ti­enne: aux nota­bles qui…

  • Palazzo Campana: les étudiants et les ateliers Putilov

    Lorsque débute l’occupation de l’université de Turin, en novem­bre 1967, le ton est surtout à la con­tes­ta­tion de l’autorité des « man­darins » et de leurs méth­odes d’enseignement. Comme l’écrira bien des années plus tard Pep­pino Ortol­e­va – l’un des occu­pants du Palaz­zo Cam­pana, qu’on avait surnom­mé « Peppeuse » en rai­son de sa grande famil­iar­ité avec la pen­sée…